Un journaliste de France Info a passé du temps avec trois contributrices #MAVOIX devant une école du XXème arrondissement de Paris. Merci à lui d’avoir jouer le jeu, comme de plus en plus de ses confrères, de la non personnification 😉
Les élections législatives représentent l’occasion d’exister pour des initiatives citoyennes. Parmi elle, Ma voix, une expérimentation démocratique proposant aux électeurs de “hacker” en quelque sorte l’Assemblée nationale. Ce mouvement sans chef, ni programme, présente des candidats tirés au sort dans 43 circonscriptions.
Une curieuse affiche pour lancer le dialogue
Devant une école du XXe arrondissement de Paris, trois contributrices au mouvement, vêtues de gilets jaunes, distribuent des tracts et tentent d’engager la conversation avec les parents d’élèves. Frédérique tient dans ses mains une grande affiche. Le miroir placé au milieu intrigue ses interlocuteurs. “Ce que vous voyez, c’est vous, la personne qui vous représente le mieux”, décrypte-t-elle. S’il n’y a pas de nom de candidat, c’est justement que le mouvement prône la dépersonnalisation.
La raison d’être de nos candidats est de porter à l’intérieur de l’hémicycle, ce que les Français ont voté.
Frédérique, contributrice au mouvement Ma voixà franceinfo
Ici, le candidat s’appelle Jean-Philippe, mais il n’est pas là. Cet habitant de la Marne a été tiré au sort, comme tous les autres candidats, début mai. Son nom est imprimé en tout petit sur les bulletins de vote prévus pour le dimanche 11 juin, jour du premier tour des législatives. L’appellation Ma voix sera écrite au-dessus, en plus grosses lettres. L’expérimentation est placée au coeur du projet.
La philosophie du mouvement est parfois difficile à expliquer aux électeurs. L’idée, c’est que le député, une fois élu, ne vote qu’après consultation des internautes, via une plateforme dédiée. Daniel et Stella sont intéressés au point d’assister à une réunion publique dans un café du quartier, avec l’envie d’en savoir plus. “Au départ, je ne pensais pas voter, mais là, ça me tente bien”, explique Daniel, qui semble convaincu.
Un code de conduite sans argent public
Le mouvement fonctionne uniquement grâce au financement participatif. Dans la circonscription, 1 600 euros de dons ont été récoltés pour faire campagne et il n’est pas question de percevoir la moindre aide de l’État.
On ne veut pas de l’argent des contribuables pour réaliser ce qu’on fait. On veut prouver que c’est faisable.
Didier, proche du mouvement Ma voixà franceinfo
Selon ce sympathisant du mouvement, “l’essentiel est de rester dans la vraie vie d’un citoyen lambda”. Ce qui est faisable mais pas forcément facile. À Strasbourg, en 2016, à l’occasion d’une législative partielle, le candidat du mouvement Ma voix avait récolté environ 4% des suffrages. Les candidats de 2017 espèrent faire mieux dimanche, au moins dans une des 43 circonscriptions où ils portent l’étiquette-miroir des électeurs.