#MAVOIX, c’est aussi l’histoire de femmes et d’hommes qui apprennent les un.e.s des autres et se positionnent pour défendre et faire valoir leurs droits de citoyen.ne.s. Beaucoup d’entre nous n’avaient jamais touché à la politique avant. Nous avons donc dû apprendre, pas à pas.
Tout au long de ce chemin, entamé il y a tout juste deux ans, nous nous sommes beaucoup enrichi.e.s des compétences, des parcours de vie, des envies de chacun.e pour exercer toute notre puissance de citoyen.ne
Au début, il faut le dire, nous n’étions pas vraiment pris au sérieux. La politique, c’est pour les grandes personnes ;-). C’est une affaire bien trop sérieuse pour être laissée entre les mains des citoyens.
Et puis, petit à petit, nous avons commencé à étonner, à intriguer. Oui, nous sommes des amateurs, nos campagnes sont artisanales, mais cela n’empêche en rien de les faire avec sérieux. Cela a commencé à Strasbourg, en avril-mai 2016.
Premier jour de la campagne officielle : #MAVOIX est la première à avoir tous ses panneaux recouverts par son étonnante affiche miroir. Avant tous les partis politiques classiques, qui bien souvent font appel à des entreprises payées pour coller leurs affiches !
Chaque étape de cette campagne pour une législative partielle nous a appris cette leçon essentielle pour nous, qui est au cœur de
#MAVOIX : la démocratie a un prix. Et ce prix, c’est le temps et l’énergie que nous sommes prêt.e.s à y consacrer. Chacune et chacun.
Nous l’avons constaté quand nous avons dû batailler pour faire respecter nos affiches sur les panneaux électoraux qui étaient systématiquement dégradées ou arrachées, alors que ces dégradations sont passibles d’amende.
Nous avons également beaucoup appris en nous formant pour être délégué.e.s dans les bureaux de vote de Strasbourg et en nous positionnant pour faire appliquer la loi pour que le scrutin soit sincère.
C’était une expérience très enrichissante : dans plusieurs bureaux de vote, le tas de bulletins de vote d’un des candidats sur la table à l’entrée était beaucoup plus petit que les autres. Or, ce n’est pas autorisé car cela peut laisser penser que tout le monde vote pour lui ce qui pourrait influencer les électeurs qui le constateraient. Nous avons dû argumenter pied à pied avec des élus qui pour certains ne connaissaient pas cette règle ou avaient la flemme de la faire appliquer !
En ce moment, pour l’enregistrement de nos mandataires financiers et les dépôts de candidature pour nos candidat.e.s tiré.e.s au sort pour les législatives de juin 2017 dans 43 circonscriptions, c’est la même histoire.
Dans telle Préfecture, on nous explique qu’il faudrait refaire la déclaration de candidature que nous avons fait remplir à Paris, le 6 mai, à l’issue du tirage au sort, par ces femmes et ces hommes venu.e.s de toute la France pour qui c’était la première fois.
Il faudrait la refaire au motif qu’il y aurait eu une mise à jour du formulaire type (sans que cela ne soit explicité nulle part) car une note de bas de page ne mentionnait pas la dernière version d’un texte de loi sur la protection des données.
Pourtant, vous ne le savez sans doute pas, mais ces déclarations peuvent être établies sur papier libre !!!
Leçon : toujours lire le texte de loi qui encadre la procédure (article R99 du code électoral) !
Et dans une autre Préfecture, on nous oppose que nos candidats n’auraient pas le droit de déposer leurs candidatures sans attestation d’inscription sur les listes électorales, alors que c’est explicitement prévu, toujours par le même article R99 !
Voilà notre mandataire obligé de demander à la Préfecture de demander l’avis du Ministère de l’intérieur (le boss des Préfectures où nous avions déjà déposé sans problème 11 candidatures pour les Français.es de l’étranger de cette façon)
La réponse de la Préfecture est pour nous le meilleur des encouragements :
« Au temps pour nous, vous aviez raison. L’article R99 laisse bien le choix au candidat de prouver sa qualité d’électeur au moyen de l’un ou de (s) autre (s) document(s), quand bien même il serait inscrit sur une liste électorale. »
On le voit, à chaque étape, nous apprenons beaucoup. Il peut nous arriver de nous tromper et alors nous apprenons de nos erreurs. Il peut nous arriver aussi d’avoir raison
😉 et cela nous apprend aussi à ne pas céder, à ne pas renoncer.
Et ce que nous apprenons surtout, c’est à nous faire confiance, car nous sommes celles et ceux que nous attendions.