Venir des 4 coins de la France et se retrouver à Saint-Ouen, le 2 décembre, pour partager nos apprentissages, les élaborer ensemble :
Bordeaux, La Rochelle, Londres, Bruxelles, Nîmes, Marseille, Toulon, Strasbourg, les Hauts de Seine, les Yvelines, la Vendée, la Seine-Saint-Denis, Lyon, Paris, Lille, Perpignan, Orange, Montrouge, Mantes la Jolie, Rennes, Béziers, l’Hérault, le Val d’Oise.
Merci à celles et ceux qui ont mis une énergie particulière dans l’organisation de ces retrouvailles et l’animation des ateliers : Sandra, Isabelle, Haï Dang, JB, Didier, Pierre-Etienne, Manuel et Edem, Mickael et Hanitra, Thierry et Yoko, Frédérique et Julien, Athanaël, Cyprien et Colin.
Cette journée intense et émouvante a été l’occasion d’évaluer les ingrédients testés à travers l’expérimentation #MAVOIX, dont le sens profond était d’ouvrir une place à la table des décisions à chaque citoyenne et chaque citoyen qui le souhaite.
Choisir et ne plus subir.
Faire de la politique tout en respectant la singularité de chacun.e, dans la joie, la coopération, le sérieux et la fête, sans se prendre au sérieux.
Faire de l’engagement politique un processus d’individuation et d’émancipation.
Voici donc quelques éléments (non exhaustifs) partagés sur le chemin que nous avons emprunté ensemble et ce que les un.e.s et les autres, présent.e.s samedi à Saint-Ouen en retirent.
#MAVOIX est parti d’une colère. D’un NON à un système politique qui broie les gens qui s’y confrontent, fracasse leurs convictions et leur « être ». D’un NON à la politique qui dévie systématiquement l’envie de contribuer à une destinée commune vers la finalité de prendre le pouvoir sur les autres, prolongeant l’éternel schéma dominants/dominés.
#MAVOIX n’a jamais eu pour vocation d’entrer dans une logique d’exécutif, ni de prendre le pouvoir, dans tous les sens du terme, ni encore moins de construire un appareil. L’expérimentation était conçue sur l’espace législatif, pour une durée déterminée.
Nous portions une vision d’une démocratie permanente et continue avec l’essai d’une dose de démocratie directe dans l’Assemblée aujourd’hui régie par la démocratie délégative et représentative.
#MAVOIX n’avait aucunement la prétention de résoudre la question du « pouvoir » dans les institutions, mais l’envie de travailler sur la question de la « puissance » des femmes et des hommes qui composent la société.
Nous avons voulu sortir de l’abstrait, du conceptuel, de la théorie. Nous avons voulu confronter nos hypothèses à la réalité pour voir ce que nous observerions et ce qui pourrait nourrir la réflexion sur nos institutions, mais aussi inspirer d’autres expérimentations et nourrir le bien commun.
Il n’y a aucune vérité, aucun dogme autour de ces ingrédients.
Ils sont juste un moyen et non une fin.
Il n’y a pas de croyance partagée que la démocratie directe sauvera la démocratie.
Il n’y a pas de croyance partagée dans le tirage au sort comme solution miracle pour la désignation des élu.e.s ou des candidat.e.s.
Chaque personne qui a contribué à #MAVOIX a ses propres convictions vis-à-vis de chacun de ces sujets.
Chacun.e était prêt.e à aller voir comment ces ingrédients « vivaient » à l’épreuve de la réalité.
À l’issue de cette expérimentation, nous espérions pouvoir être en capacité de répondre aux questions suivantes :
Est-il possible de créer une action politique d’envergure nationale sans faire de relations presse, ni jouer le jeu du storytellling et de la personnification ?
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la réponse est oui.
Est-il possible dans un collectif de ne pas avoir de chefs ni de sous chefs, mais des femmes et des hommes qui apportent leurs compétences au service les uns des autres dans le cadre d’une action collective ?
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la réponse est oui.
Est-il possible de créer une action politique d’envergure nationale sans structure, ni association de financement politique ?
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la réponse est oui.
Est-il possible de ne pas privatiser les connaissances développées ensemble et de les préserver comme bien commun (outils créés, apprentissages…) pour réutilisation ?
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la réponse est oui.
Est-il possible de participer à des élections sans que les femmes et les hommes qui souhaitent se porter candidat.e.s s’entretuent au moment des investitures ?
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la réponse est oui.
Les ateliers furent l’occasion de descendre en profondeur dans ces ingrédients et d’en observer les bénéfices et les limites collectivement, afin de les documenter pour pouvoir les offrir aux communs de la démocratie.
- la formation pair à pair
- l’utilisation d’un tirage au sort ouvert à toutes les femmes et tous les hommes qui se portaient volontaires d’où qu’elles.ils viennent, comme méthode d’investiture des candidat.e.s
- le logiciel libre
- le financement pair à pair
- la gouvernance distribuée et l’horizontalité
- la non personnification médiatique, la créativité et la co-construction de tous les outils de communication
Un immense temps fut ensuite pris pour que chacune et chacun puisse livrer au cœur du cercle ses apprentissages personnels, mais aussi dire comment il ou elle envisageait de les transformer dans sa vie future.
Il en est ressorti une sorte de conviction partagée que ces apprentissages allaient nourrir de façon très profonde nos implications futures quels qu’en soient les domaines d’application (politiques, citoyennes, associatives, entrepreneuriales…).
Chacune et chacun a pu ainsi clôturer ce cycle de vie de l’émergence de l’expérimentation #MAVOIX à sa mise en œuvre, et ainsi réévaluer le temps accordé à ses priorités personnelles, professionnelles et collectives.
Nous avons eu une pensée très émue pour toutes celles et tous ceux qui n’étaient pas là hier, mais qui ont contribué à un moment ou à un autre à cette aventure humaine si riche, nous ayant nourri.e.s de leurs talents, idées, énergie, dans une forme de relais humain.