Une expérimentation inédite et historique

Quoi qu’il advienne dans les prochains jours, #MAVOIX aura fait souffler un vent de démocratie inédit et historique sur cette campagne législative. Elle aura permis à des milliers de femmes et d’hommes de se sentir appelé.e.s à prendre leur place dans la cité. Dans la joie toujours, la poésie et l’art souvent. Et ça aussi, c’est inédit en politique.

Le 6 mai d’abord, #MAVOIX organisait un tirage au sort d’une ampleur sans précédent en France et dans le monde, sans aucune sélection, ni discrimination à la candidature à un scrutin uninominal à 2 tours, avec plus de 500 femmes et hommes déclaré.e.s venant de tout le pays, de toutes les origines, les âges, les métiers.

Pour le millier de femmes et d’hommes présent.e.s, ce jour restera un souvenir inoubliable, gravé. Même celles et ceux qui croyaient avoir déjà tout vu en politique et étaient venu.e.s en curieuse et curieux n’en revenaient pas.

Depuis, des contributeurs et contributrices s’engagent dans 43 circonscriptions pour pouvoir proposer à des citoyen.ne.s l’expérience d’une dose de démocratie directe qui permettrait à 47 millions de Françaises et de Français de devenir directement acteurs et actrices des lois.

Des femmes et des hommes qui, aux 4 coins de la France et du monde (#MAVOIX est présente dans les 11 circonscriptions des Français établis hors de France) donnent leurs jours, donnent leurs nuits avec une joie impressionnante, pour que toi, nous, comme chaque citoyen.ne qui le souhaite, puissions décider des lois.

Il n’y a pas d’exemple aussi généreux dans la démocratie.

Celles et ceux qui bossent comme des fous n’ont aucun intérêt direct : elles et ils ne sont candidat.e.s à rien. Ils et elles veulent nous donner une chance de nous émanciper, et de pouvoir, pour la toute première fois au monde, être actrices et acteurs des lois qui engagent notre présent et notre avenir et celui des générations à naître.

Des centaines de réunions ont lieu chaque mois un peu partout France. Pour peu que l’on prenne la peine de s’y rendre, ces réunions offrent un visage différent de ce à quoi on est habitué en politique : partout, des sourires, de la joie, de la coopération, de l’entraide, du pair à pair, une créativité débordante. La joie de la rencontre, de l’échange, quand on ne cherche pas à convaincre l’autre que l’on a raison, que l’on est le plus fort.

Hier ,une femme a traversé une ville de France en bus pour venir chercher une affiche #MAVOIX auprès d’un collectif local réuni chaque mardi matin dans un bistrot. Elle venait la demander pour son mari, collectionneur d’affiches électorales depuis toujours, qui rêvait d’ajouter à sa collection l’affiche miroir. Cette femme disait que c’était l’affiche la plus forte, la plus parlante, qu’ils n’aient jamais vue tous les deux. Elle nous a félicité chaleureusement pour ce travail collectif et voyait #MAVOIX comme une évidence.

Des moments de poésie intense aussi, quand l’art rencontre la politique : cette femme anonyme lisant un poème au milieu de la nuit au fin fond de la campagne dans l’Hérault, ces artistes, dont certains grands noms de l’art contemporain, qui s’emparent de l’affiche #MAVOIX pour en faire un objet d’art.

Et puis aussi ces nombreuses photos d’enfants qui, grâce au miroir des affiches, font leur entrée de plain-pied dans la démocratie, sans intermédiaire… Photos si émouvantes qui disent beaucoup de ce pourquoi #MAVOIX est née.

Alors, oui, nous pouvons être fiers du chemin parcouru et assumer sans honte avoir la prétention de dire que c’est inédit et historique. Parce qu’on ne l’a jamais vu nulle part. Ça n’est pas rien. Ça n’est pas anecdotique.

#MAVOIX ne se résume pas à un phénomène de mode autour de la Civic Tech comme certains commentateurs se plaisent à essayer d’y réduire cette expérimentation d’auto-détermination des gens par les gens. C’est de la politique. Si dans un monde post démocratique, ce mot a encore un sens.

Sans parti. Sans structure. À chaque étape ouverte à toutes et tous. Sans aucune notion de moyens, de belle gueule, ni de réseau. En tous les cas, c’est émouvant de voir l’intérêt et l’espoir que ça suscite quand on en parle autour de nous, sur le terrain. Depuis le chauffeur de taxi, l’étudiante, la psychologue, jusqu’au professeur de Sciences politiques.

Alors, oui, des limites, il y en a. Plein. Nous sommes les premiers à le dire. C’est le principe même d’une expérimentation. Et il y aura forcément un temps après la campagne pour faire le bilan de ces deux années qui ont vu la naissance de #MAVOIX.

Pour revenir sur les sous-tendus philosophiques et sociologiques de l’expérimentation, la non personnification, l’absence de porte-parole et de relation presse, l’absence d’appareil et d’accords tactique, mais surtout sur la demande des citoyen.ne.s de se reconnaître comme des êtres capables d’agir de penser, de s’auto-déterminer dont l’écho rencontré par #MAVOIX est sans doute la plus belle preuve.

Mais pour le moment, nous avons à faire. Il reste 10 jours de campagne. Partout en France les contributeurs et contributrices #MAVOIX sont concentrés sur leur tâche : renouer la conversation, aller à la rencontre de l’autre dans sa singularité.

Avec le sourire. Et avec fierté.

La fierté de retrouver toute notre puissance de citoyennes et de citoyens. Et de l’exercer. Sans demander la permission. Sans attendre de quelqu’un d’autre que nous-mêmes.

Même quand c’est dur, même quand les nuits sont courtes et les jours très longs. Savoir que ce que nous faisons est juste. Que c’est le bon moment. Que nous nous le devons à nous-mêmes. Et montrer à nos enfants, que la fatalité n’existe pas. Il faut se mettre en chemin quand tout paraît bloqué. Quand on agit, quand on est ensemble, la peur disparaît. Les évidences d’aujourd’hui sont les utopies d’hier. Les évidences de demain ne peuvent naître que de nos utopies.

Nous sommes celles et ceux que nous attendions.

Et qu’est-ce que ça fait du bien de mettre cette intuition en action !